Richard Stallman, inventeur du logiciel libre, se déplace à Niort le 19 mars pour une conférence sur le thème de « la société numérique libre ». C’est l’occasion de faire plus amples connaissances avec les outils informatiques que nous utilisons dans nos cours.
Commençons par une présentation du personnage. Sir Richard Matthew Stallman est un programmeur de génie qui à commencé à sévir dans les années 70 dans le développement de l’intelligence artificielle. Dans les années 80, de sa volonté de lancer un système d’exploitation accessible à tous (GNU), émergent ses idées sur une informatique ayant pour fondement la liberté, l’égalité et la fraternité. Une folie qui n’est pas sans rappeler une certaine devise française. Pour ce faire, il crée une licence d’utilisation du logiciel libre (GNU GPL). Tout comme Microsoft Windows a une licence qui impose l’installation sur un unique ordinateur, la GNU GPL impose une utilisation libre des logiciels :
- La liberté d’exécuter le logiciel, pour n’importe quel usage ;
- La liberté d’étudier le fonctionnement d’un programme et de l’adapter à ses besoins, ce qui passe par l’accès aux codes sources ;
- La liberté de redistribuer des copies ;
- La liberté de faire bénéficier à la communauté des versions modifiées.
La première liberté implique qu’un programme soit disponible pour tous c’est-à-dire qu’il peut être utilisé sur notre ordinateur, tablette et autre smartphone et aussi bien sur Ubuntu que sur Windows ou tout autre Système d’exploitation, également quelque soit notre langue. Grâce à cela, nous avons accès à des programmes comme LibreOffice, The GIMP, Firefox ou Thunderbird dans nos cours d’initiation. Les apprenants sont assurés de retrouver ces logiciels chez eux s’ils le veulent, conséquence aussi de la troisième liberté.
Mais comment de tels principes peuvent-ils être viables économiquement. La plupart des gens confondent logiciel libre et gratuit. Encore plus les anglais pour qui le mot « free » a le double sens. Et bien, ça n’a absolument aucun rapport ! Il n’est pas interdit de faire du commerce avec la création ou l’utilisation de logiciels libre. La différence se fait dans la vente de services réels.
En informatique, copier ne coûte rien. Microsoft vend des copies de Windows à un prix énorme. Certes, il a fallut programmer Windows et c’est ce travail qu’il faut payer mais la vente de 100 millions de copies suffisent à cela, le reste est du bénéfice net. Avec le logiciel libre, nul besoin de réinventer la roue. Les investissement se font uniquement dans l’innovation sur la base des acquis rendus universellement disponibles par la licence libre. Google par exemple contribue au noyau Linux et aussi au système d’exploitation Android qu’il a lui même rendu libre. Les fabricants de téléphones y contribuent également en y intégrant le support de leur nouveaux modèles de smartphones. Tout le monde y trouve son compte. Google avec son système gratuit peut atteindre de nouveaux fabricants de téléphone et donc plus d’utilisateurs de ses services qui lui génère encore plus de revenus publicitaires. Les fabricants vendent des téléphones au même prix et avec les mêmes capacités que les ordinateurs de bureau, le système Android sachant en tirer partie. L’utilisateur bénéficie du travail de programmeurs bénévoles qui améliorent Android ou le modifient en une version neutre sans les services publicitaires de Google.
Autre exemple, avec le logiciel CEPE-ALSH développé par Cévennes Libres. Ce programme répond à un besoin spécifique : la gestion des centres d’accueil de loisirs. Il existe des logiciels commerciaux avec des contraintes comme la limitation du nombre de postes d’utilisation ou l’obligation d’acheter une licence Windows puisque ne fonctionnant que sur ce système d’exploitation. Cévennes Libres ont donc décidé de placer le coût des licences de ces logiciels commerciaux dans le développement de CEPE, réalisé directement en concertation avec les utilisateurs qu’ils soient gestionnaires ou animateurs. Du coup tous les centres sociaux ont à leur disposition un logiciel réellement adapté, libre et gratuit. Un peu de formation au nouvel outil (Cévennes Libres en propose) et de temps pour la migration et les enfants auront droit à plus d’activité ! Là encore, on ne paye plus pour la copie d’un programme mais pour un service de formation. En plus rien n’empêche de faire un petit don à l’association sur les économies réalisées.
Le logiciel libre est donc là, à notre porte. La seule chose encore qui nous empêche de l’utiliser, c’est l’inertie de nos habitudes. Un utilisateur averti de Windows aura toutes les peines du monde pour passer à Ubuntu. Tandis qu’un novice s’initiera aussi bien à l’un que l’autre. A l’heure de l’arrivé de Windows 8 et du changement d’habitude qu’il implique pourquoi ne pas franchir le pas. Pour cela il faut de la curiosité mais aussi de la formation. C’est ce que nous nous efforçons de faire à l’atelier informatique mauléonais en fonction des compétences de chacun des formateurs. Liberté, égalité, fraternité que je vous disais 🙂
3 Commentaires
Alors, vous avez pensé quoi du show de Richard?
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A venir, un nouvel article résumera le contenu de la conférence qui fut très instructive.
Les personnes intéressées pour participer à cette journée doivent s’inscrire au CSCPM afin d’organiser le transport, Un bus de 9 places a été réservé pour cette sortie. Merci